12/09/2025 reseauinternational.net  4min #290226

 Premières sanctions (timides) de l'Espagne contre Israël

Madrid et Tel-Aviv au bord de la rupture : l'Espagne rappelle son ambassadrice face aux accusations d'antisémitisme israéliennes

par Franck Pengam

Les relations entre l'Espagne et Israël se sont fortement tendues le lundi 8 septembre. Le gouvernement israélien a accusé Madrid de mener une «campagne anti-israélienne et antisémite». Dans la foulée, Tel-Aviv a refusé l'entrée à deux ministres espagnols.

Face à ce camouflet, Madrid a riposté en rappelant son ambassadrice à Tel-Aviv «pour consultations», un terme diplomatique qui traduit un mécontentement profond.

À l'origine de cette escalade, la promesse du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez d'agir pour Gaza, qui a suscité la fureur israélienne. Et contrairement à notre laxiste Macron, le dirigeant socialiste adopte une position ferme face à Tel-Aviv.

L'Espagne passe à l'action contre Israël

«On doit arrêter ce carnage, un point c'est tout», a déclaré lundi Sánchez, avant d'annoncer plusieurs mesures concrètes, dont l'interdiction pour les navires transportant du carburant destiné à l'armée israélienne d'accoster dans les ports espagnols.

Selon le Premier ministre, ces actions marquent une nouvelle étape «pour mettre fin aux violences à Gaza». Pas de langue de bois ni de formules diplomatiques creuses - juste des décisions concrètes.

Le gouvernement espagnol confirme également la mise en place «immédiate» d'un embargo sur les ventes d'armes à Israël, appliqué officieusement depuis octobre 2023 et qui sera désormais inscrit dans la loi.

Madrid prévoit en outre de bloquer l'entrée sur son territoire des personnes impliquées dans ce que certains qualifient de violences contre les civils à Gaza. Les produits fabriqués dans les colonies israéliennes de Cisjordanie et de Jérusalem-Est ne pourront plus être importés en Espagne, et les services consulaires pour les colons israéliens seront drastiquement réduits.

Sánchez a souligné :

«Nous savons que ces mesures n'arrêteront pas l'invasion ni les massacres de civils, mais nous espérons qu'elles mettront davantage de pression sur le gouvernement de Netanyahou».

🇪🇸 L'Espagne montre au monde ce que signifie avoir du courage politique.

Pedro Sánchez n'a pas tremblé. Dans son discours, il a dit tout haut ce que tant d'autres n'osent pas :

« Protéger son pays est une chose, bombarder des hôpitaux et laisser mourir de faim des enfants en...  pic.twitter.com/xHH3oCvZp3

- 𝕋o𝕄y 𝕃e 𝕄a𝕘n𝕚f𝕚q𝕦e (@MagnifiqueTomy)  September 8, 2025

Israël refuse l'entrée à deux ministres espagnols

En réponse, le gouvernement israélien a interdit l'entrée sur son territoire à deux ministres espagnols. Yolanda Díaz, vice-présidente et ministre du Travail, ainsi que Sira Rego, ministre de la Jeunesse, se sont vues refuser l'accès au pays.

Une décision qui n'a pas impressionné Díaz :

«C'est une fierté qu'un État qui mène des actions militaires à Gaza nous interdise l'entrée de son territoire».

«Le gouvernement espagnol ne se laissera pas intimider dans sa défense de la paix, du droit international et des droits humains», a ajouté le ministère espagnol des Affaires étrangères dans un communiqué.

Israel prohíbe la entrada Yolanda Díaz.
Ernest Urtasun: "Que un gobierno genocida impida la entrada de Yolanda Díaz nos llena de orgullo. Es seguramente porque Yolanda Díaz es una de las voces más fuertes en Europa en denunciar el genocidio y en solidaridad con gaza"  #LaHora8S  pic.twitter.com/fuQCwHPs10

- La Hora de La 1 (@LaHoraTVE)  September 8, 2025

Vives manifestations pro-palestiniennes en France

Au cœur de l'Hexagone, la cause palestinienne déchaîne les passions. Depuis l'éclatement du conflit à Gaza, les rues françaises se remplissent de manifestants venus exprimer leur soutien au peuple palestinien.

La France, terre d'engagement politique, voit son aile gauche particulièrement mobilisée. De Paris à Marseille, des cortèges imposants défilent chaque semaine, drapeaux palestiniens au vent.

Les organisations d'extrême gauche, fidèles à leur tradition internationaliste, constituent l'avant-garde de ces rassemblements. Leurs militants, habitués des luttes anticoloniales, trouvent dans ce conflit un écho à leurs combats historiques.

Ce soutien populaire à la Palestine s'inscrit dans une longue tradition française de solidarité avec les peuples opprimés - même si certains dénoncent l'hypocrisie des élites quand il s'agit de condamner d'autres conflits meurtriers.

Ces manifestations témoignent d'un fossé grandissant entre le peuple et l'establishment médiatico-politique français, souvent perçu comme trop complaisant envers Israël. Un décalage qui rappelle d'autres sujets où les Français se sentent trahis par ceux censés les représenter.

source :  Géopolitique Profonde

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